L’acte fondateur de Sly de Bruix se situe à l’été 2004 où le solitaire Sly,
ancien chanteur du groupe Brank Shme Bleu, devenu poète aventurier effectue une tournée à pieds, accompagné par une ânesse !
Une tournée ! Guitare sur le dos, le reste sur l’ânesse…

C’était pas commun !… Ça ferait un livre bien rigolo, une telle expédition à raconter…

Le matériel principal pour cette expédition était donc : une guitare, une paire de pompes de bonne qualité et deux jeux de fers à sabot… Et les éléments centraux étaient : une ânesse, nommée Lilith, et une poignée de chansons exécutées à la troubadour par un grand type hirsute aux chaussures tâchées de crottin.

Voilà comment a commencé Sly de Bruix !
En rentrant de ce périple, l’ânesse est morte. S’est empoisonnée avec de l’if. Restaient la poignée de chansons… et l’hirsute.

Un hirsute convaincu que la littérature peut changer la vie, puisque c’est ce qui lui est arrivé, aux contacts d’individus comme Cervantès, Debord, Michaux ou Céline… Un hirsute qui pleurait en écoutant du blues quand il était ado, et qui est resté longtemps transi de fascination en écoutant « Madcap laugh » de Syd Barrett ou l’album de remixes des chansons de 22 Pistepirkko…

Quelques années plus loin, qu’en est-il ?

Comment se servir du rock pour faire vibrer la langue française, cette putain de langue française, si coquine à faire chanter, si littéraire ?

Pour dépasser une simple juxtaposition et atteindre une belle coïncidence.
Pour exprimer des émotions, pour caresser, pour agresser, pour gueuler, pour se confier, pour évoquer..
Chanteur à la poésie électrique, à l’écriture cinématographique, Sly de Bruix s’est entouré de trois musiciens pour arranger et servir des textes anomaux.